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23 juillet 2017 7 23 /07 /juillet /2017 16:01

Notre Minimax 2017 à bord de Kergazou (Pogo 8.50) a été riche en bons coups et quelques imprévus!

Lors de la première manche, nous avons réalisé un temps record de 34 heures pour parcourir les 246 milles de Port Camargue à Ajaccio, soit 7,2 noeuds de moyenne. Un bon Mistral de 20-25 noeuds nous a accompagné jusqu'aux Sanguinaires. Nous sommes passés juste avant la tombée de la nuit à Ajaccio. Certains concurrents n'ont pas eu cette chance, et ont du attendre jusqu'au lendemain qu'une brise veuille bien les pousser jusqu'à la ligne d'arrivée. 

L'escale à Ajaccio fut écourtée, suite à l'annonce d'un durcissement de la météo les jours suivants. Je salue ici la bonne décision du comité de course. Donc départ mardi après-midi.

La première nuit du retour est à garder dans les anales de la Minimax. Moins de 20 heures pour traverser d'Ajaccio à Porquerolles avec un bon sud-sud-ouest de 10-20 noeuds. Reaching sous spi toute la nuit ! Kergazou est positionné dans les premiers au petit matin.

Vers 11:00 mercredi, au large des iles du Levant, nous sommes cueillis par un premier front orageux, brutal et humide. 30 noeuds. Prise de ris et foc N°1. Puis plus rien après 1/2h. Renvoi du Génois et Grand voile haute. Puis un nouveau front arrive avec 30 noeuds... Le bout de l'enrouleur pète. Affalage du génois en catastrophe, re-foc N°1 et prise de deux ris...

Dans la Rade de Hyères, le vent est fort pour le Pogo 8.50. Et le plus gros est encore à venir ! Nous décidons de relâcher à Hyères, pour réparer l'enrouleur et aussi regarder cette foutue alarme du moteur qui s'allume intempestivement. Bien nous a pris. Des concurrents ont eu des raffales à 50 noeuds au large de Sicié ...à Hyères nous ne sommes pas seuls, Fred et Fred sur Ares sont déja là, bientôt rejoints par Jean-Claude et Yves sur Clair de Lune.

Le comité décide finalement d'arrêter la course à Porquerolles. Nous sommes classés 3ème de la 2ème manche dans notre classe. Super !

Jeudi soir, le Mistral faiblissant et se renforcant dès le lendemain, une courte fenêtre devient possible. Nous décidons de partir en convoyage vers la Grande-Motte. La nuit sera mouvementé mais maniable.

A 2h du matin, nous entendons un appel du Cross à la VHF16. " Cherchons toute information sur le bateau Super Joséphine. "

M... ce sont nos copains!  Nous prenons contact avec le Cross et échangeons les dernières informations, photos etc... Nous sommes inquiets, ça fait 3 jours qu'ils sont en mer, et 36h qu'ils n'ont plus communiqué. Le super calin rouge est le plus petit bateau de la flotte...

Heureusement, l'histoire se termine bien. Super Jo arrive à Port-Camargue Vendredi matin, panne de VHF, plus rien à manger, finalement pas trop de casse et les bons-hommes vont bien.

Nous, nous arrivons vendredi soir, en prenant encore un grain orageux de 30 noeuds dans la baie d'Aigues Mortes, Fatigués, mais heureux, nous terminons ici notre Minimax 2017. Kergazou est classé 4ème sur 12 participants dans sa Classe. Peut mieux faire... A l'année prochaine !

Et toujours un grand merci ! au organisateurs, bénévoles et amis du SNGRPC 

Notre film HD: http://www.dailymotion.com/video/x5ukhb2

 

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 19:27

Samedi 20 mai 2017, les prévisions sont excellentes: Vent d'ouest 15-20 noeuds molissant en soirée. Ce trophée des 100 milles Bernard Lacaze s'annonce bien. Le comité de course décide d'envoyer les 33 bateaux vers Gruissan. Un aller-retour. Ca nous va très bien. 

 

Le départ est donné vers 10h30. Kergazou part plutôt bien. Mais nous sommes rapidement couverts par d'autres bateaux plus rapides. Nous virons pour nous dégager. Puis, le vent tombe...Tout le monde est englué...Patience...Vers 13h, juste le temps d'avaler quelque chose, le vent remonte. Cette fois c'est bien parti, pour un long bord de 46 milles vers Gruissan, tout droit ou presque au bon-plein. Devant Palavas, le vent monte progressivement à 20-25 noeuds avec des rafales à 30.  Nous prenons un ris dans la Grand-voile, puis nous remplaçons le génois par le solent, pas facile, avec ce fort clapot, ça tape et ça mouille sur la plage avant !

 

Avant de partir, nous avions prévu de passer à droite des parcs de Marseillan. Finalement, nous sommes passés à gauche. Mauvais plan ! car le clapot est plus fort. Au petit largue, le barreur s'applique à conserver la vitesse au mieux. Mais petit à petit, les bateaux plus gros nous passent inexorablement, et en soirée nous sommes bien seuls! vers 20 heures les premiers concurrents amorcent leur retour vers Port-Camargue.

 

Scheggia en têteJean-Louis, sur son SunFast 3200 Scheggia, est en tête, poursuivi par Bllbo, Oviri, Syrah le Dufour 34, et d'autres concurrents que nous n'arrivons pas à identifier. Walden et Eric sur Flash, l'autre 3200 sont à leur poursuite, à fond comme d'habitude.  A ce moment, curieusement, aucun bateau ne porte un spi. Le vent est encore un peu fort, avec des rafales à 20-22 noeuds, et un angle trop fermé. Cela les empêche probablement de porter un spi sans risquer des départs au lof. 

 

Sur Kergazou, le moral reste excellent. Nous plaisantons sur nos choix tactiques ! Nous passons enfin la cardinale nord de Guissan vers 8h45, en 25ème position environ .

C'est parti dans l'autre sens. Patrice flaire que nous pourrions essayer le petit spi asymétrique: "Et si on essayait ?". L'équipe se prépare. Le vent souffle encore à 20 noeuds, et 90 degrés de la route. 

 

Bingo! ça marche. Nous tenons le spi (70m² tout de même). La vitesse grimpe à 8-10noeuds. Nous surfons quelques vagues. Nous essayons de tenir Kergazou le plus plat possible. Avec tout l'équipage au rappel, Il ne part que rarement au lof. Et heureusement, quand cela arrive, il se redresse rapidement. Vive le POGO 8.50 !

 

La nuit est déja tombée. Le ciel est merveilleusement étoilé. Nous fonçons tout droit au largue serré. Nous doublons un à un des concurrents un peu surpris. Notre AIS nous démasque. "C'est Kergazou, et c'est la "Remontada !". 

 

Le vent ne faiblit pas jusqu'à l'arrivée. Nous passons la ligne à 3h31, à la 15ème place en temps réel et à une belle 7 ème place en temps compensé sur 21 concurrents dans notre classe. 

 

L'équipage, un peu fatiqué tout de même, peut maintenant ramener le bateau à bon port et aller se coucher!  

 

Voilà, et comme d'habitude, nous tirons un coup de chapeau aux bénévoles et passionnés du SNGRPC qui se dévouent à l'organisation de cette belle course printanière.  Un grand merci !

 

lien video: http://www.dailymotion.com/video/x5oda2r

 

Trace de Kergazou:

 

 

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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 18:58

https://youtu.be/fD4nnesKDBADimanche 22 janvier 2017, pas de bol, il pleuvait en baie d'Aigues mortes, et Il faisait froid, 5-6°C maximum. Bon, ce n'était pas bien grave, le vent était stable, NNE 15 noeuds, Kergazou et son équipage se sont tout de même bien amusés. 

 

video: https://youtu.be/fD4nnesKDBA

 

 

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 14:20

Vidéo réalisée à bord de "Kergazou" Pogo 8.50, lors du défi du Lion, 29-31 oct 2016, régates en double ou en solitaire organisées par la Société Nautique Grau du Roi - Port Camargue (www.sngrpc.com). https://youtu.be/crrAG_Dlp98

https://youtu.be/crrAG_Dlp98
Video made aboard "Kergazou" Pogo 8.50, during the challenge of the Lion, 29-31 October 2016, regattas double and solo organized by the Société Nautique Grau du Roi - Port Camargue (www.sngrpc.com).

https://youtu.be/crrAG_Dlp98

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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 05:46
le film de la Minimax 2016
le film de la Minimax 2016

La 25ème édition de la Minimax est achevée.

"Deux jours après l'arrivée, je suis encore bien fatigué. Je tangue sur mes deux pieds. Mes souvenirs reviennent en flots désordonnés. Qu'importe, je profite des images filmées à bord de Kergazou, et je revis quelques instants de cette superbe course au large entre Port Camargue et Ajaccio..."

Le film de Kergazou - Minimax 2016

https://www.youtube.com/watch?v=EdZlU0GFj68&feature=youtu.be

Minimax 2016

Le premier jour est un jour d'anthologie pour tous les passionnés de voile. Il fait beau. Un petit Mistral souffle du départ à port Camargue jusqu'à la marque de Porquerolles, soit les 120 premiers milles. Petit Mistral... qui atteint quand même 30 noeuds dans les rafales après le phare du Planier au large de Marseille. Les vagues commencent à être belles. Notre Pogo 8.50 part au surf de plus en plus vite et de plus en plus longtemps. Le speedo ne descend plus en dessous de 12 noeuds...Nous claquons plusieurs surfs au delà de 15 noeuds. Record battu à 16,5 nd. C'est chaud parfois! On fait quelques départs au lof. Mais Kergazou se remet toujours sur la route rapidement. Nous voyons au loin nos adversaires qui sont à fond également. Plus tard, nous saurons que quelques spi ont explosé et qu'il y a eu d'autres péripéties que les régatiers redoutent dans les manoeuvres par gros temps! Certains, par sécurité et sens marin, hissent un génois ou un foc au lieu du spi. Pour le moment, Patrice et moi sommes sur un petit nuage, jusqu'à cet empannage au large du cap Sicié...

"Eh Patrice, t'en dis quoi? on empanne ou pas?". "Mmmmouais...ça souffle fort quand même...". "...25-26nd, tiens! là on dirait que ça baisse un peu". "...Et pis, on l'a bien passé l'an dernier l'empannage. Non?. "...Bon d'accord, on empanne".

Au début ça commence bien. Premier acte, comme appris aux entraînements du CEM, Patrice se met au vent arrière, je bascule le spi bien dans l'axe, je prends les deux barbers à fond, et je choque le hale bas de tangon. Je déroule la moitié du génois (*)...Patrice, campé à la barre, contrôle la trajectoire du bateau avec soin. Puis, la grand-voile passe dans un grand "clac !". Je choque le nouveau bras au niveau de l'étai et nous réussissons à stabiliser le spi sur la nouvelle amure.

Deuxième acte. Je pars à l'avant et je tente de remettre le tangon du bon côté. Mais une vague dévie un peu la trajectoire du bateau. Le spi se dévente et s'enroule autour de l'étai et autour de la balancine. "Lofe Patrice. Lofe !" Patrice essaye de lofer le bateau pour regonfler le spi. Mais rien n'y fait. Il faut rapidement se résoudre à abandonner, et tenter de sauver tout ce qu'on peut. Pendant un bon quart d'heure, c'est la bagarre. Je redescends le spi centimètre par centimètre. Je me retrouve enfin assis sur le paquet de voile et de bouts emmêlés. Le vent souffle fort et j'ai peur que le spi ne m'échappe. Je commence à tout désempêtrer. Mais dans mon obsession pour sauver le spi, je décroche aussi le hale bas de tangon (**). Enfin, j'ai le spi dans les bras et je le ramène à l'arrière du bateau. Puis on déroule le génois en grand. Et... c'est là que le tangon part tranquillement à la flotte. Je me précipite pour l'attraper, mais c'est trop tard. Merde!

Troisième acte, Patrice lofe en grand. Les voiles faseyent. Nous essayons de garder le tangon à vue. Il semble flotter. Mais, Il faut dabord enrouler le génois qui claque fort. Sauvons le génois ! les secondes s'écoulent... et nous finissons par perdre de vue le tangon. "TOB" est quelque part au ras de l'eau, perdu dans les vagues !

Un virement plus tard, nous revenons sur zone. Après 20 minutes d'allers-retours infructueux, nous nous résignons. Le tangon est porté disparu...Patrice abat alors en grand. Je déroule le génois, et nous reprenons la route... J'ai la mort dans l'âme. Après une minutes ou deux, nous voyons des dauphins autour du bateau. Eh, regarde! y a des dauphins! Eh, il y a aussi le tangon! Incroyable! La manoeuvre de repêchage est réussie comme à la parade. Notre rescapé retrouve le pont de Kergazou...

Epilogue. On pourra dire ce qu'on voudra de cette anecdote. Certains douteront. On les comprend. Mais pour Patrice et pour moi, nous n'avons qu'un mot à dire: "Merci" la chance et "Merci" les dauphins!

Un peu de technique: (*) "Dérouler une moitié de génois était une mauvaise idée. Le spi s'est enroulé quand même dans la partie haute de l'étai". (**) "...t'as oublié mon pote qu'un tangon libre sur le pont n'a qu'une idée en tête, foutre le camp".

Minimax 2016

Nos idées maintenant remises en place, nous continuons sous GV haute et génois. ça surfe moins, mais c'est sans risque. Nous passons la marque de Porquerolles vers minuit avec d'autres concurrents. Et malgré nos déboires de fin de journée, nous sommes encore dans le coup au classement. Puis le vent tombe. Nous remettons alors le spi et passons le cap des Mèdes. "C'est tout droit jusqu'à Ajaccio!"

Dans la nuit, le vent remonte progressivement alors que Patrice se repose un peu en bas. Je suis tout seul sur le pont, sous les étoiles et sous spi. Kergazou fonce le long des îles de Port-Cros et du Levant. Les surfs recommencent sur de belles vagues. Jouissance et adrénaline. Je me dis: "Avec 20nd de vent c'est jouable sans problème, le skipper peut dormir sur ses deux oreilles"... Une heure ou deux après, le vent continue à grimper. Le speedo de Kergazou affiche 12-14nd ! "Allez, jusqu'à 25nd de vent, c'est jouable sans problème"... Mince le vent grimpe encore. Je cogne le pont; "Patrice, réveille toi, il faut affaler le spi... fais vite s'il te plait! ". Les minutes sont longues. Patrice est à peine sorti de la cabine quand: nouveau départ au lof ! et pas qu'à moitié. Kergazou reste couché à l'horizontal en pleine nuit. Heureusement, on s'est bien entraîné la veille! On affale tranquillement le spi. Le Pogo 8.50 se redresse et repart. Nous terminons la nuit sous génois et grand-voile haute avec toujours de beau surfs dans les vagues. Au petit matin, la mer est assez grosse. La fatigue se fait sentir et j'ai le mal de mer... Nous décidons de continuer comme cela un moment. La houle est forte toute la journée, et le vent reste soutenu autour de 20nd. Un moment, nous avons la visite des dauphins.

Dans l'après-midi, Serena, le J109 nous rattrape avec Jacques bien droit derrière sa barre à roue. Nous le saurons plus tard, Jacques a eu une belle frayeur quelques heures plus tôt en se coinçant un doigt dans la drisse de spi à l'affalage. Jacques est monté à deux trois mètres au dessus du pont, tiré par la drisse jusqu'au réa traversant le mat ! Coincé là-haut, le doigt dans le réa, il s'en sort in extremis et avec sang froid, en demandant à son fils d'arrêter le pilote pour loffer et détendre la drisse... ça a marché! son doigt a tenu...ouf, un peu bleu quand même.

Le soir arrive. La Corse est déjà en vue. Le vent baisse vers 18h. Notre spi symétrique est déployé à nouveau... Nous avons parcouru 230 Milles en 32 heures. Ca fait un peu plus de 7 noeuds de moyenne. Pas mal non?

A l'approche des Sanguinaires, malheureusement, la pétole annoncée est bien là. A 19:00, nous entendons les vacations radio. Certains sont plantés là, depuis plusieurs heures aux Sanguinaires. Nous décidons de faire le tour par l'extérieur et passer à côté de la balise "Tabernacle". Mauvais choix! avec zéro vent et la houle qui rentre dans la baie, c'est pire! Nous perdons deux milles et 2-3 heures à jouer dans les brises nocturnes légères, au près serré.

Finalement, de mauvais plans en mauvais bords, nous arrivons à 5:00 du matin devant la citadelle où nous attendent patiemment Denis et le Comité. Nous ne sommes pas les derniers! 10ème sur 22 concurrents, en temps compensé toute classe. Heureux et fatigués.

Jean-Louis, qui fait la course en solitaire, est un peu titubant aussi. Nous l'aidons à attraper une bouée sur corps-mort et amarrer son SunFast 3200 au ponton flottant du port Charles Ornano. Nous allons enfin nous coucher. Première manche accomplie.

Minimax 2016

A Ajaccio: repos, petites réparations, discussions, apéros, re-siestes, blagues, baignades, dîners entre amis, avitaillement, etc...Deux jours qui font du bien.

Deuxième manche. Mercredi 30/07 débute la course retour. Même parcours mais à l'envers. Toutes les Météo et fichiers GRIB annoncent très peu de vent pour les 3 prochains jours...Il faudra prendre son mal en patience.

Le départ est donné devant les Sanguinaires à 10h30. Les bateaux passent tranquillement, un à un entre les cailloux. Les photos sont belles. Une très légère brise d'ouest nous accompagne toute la journée. En soirée, il n'y a déjà plus personne autour de nous.

Enfin, nous sommes presque seuls. Il y a encore BlueOne, le first 31.7 qui nous passe à la régulière au près serré. Damien, concentré comme d'habitude, fait un meilleur cap-vitesse dans ce petit temps. La première nuit se déroule avec de très légères brises. Le lendemain matin, c'est pareil. Nos amis de Pelican (A31), BlueOne, et Susana (dufour 40 gte) sont dans les parages. Au moindre souffle d'air, nous corrigeons nos réglages de voiles pour atteindre 1, 2 voire 3 noeuds...à Midi, c'est la pétole...Je cuis sous le soleil. En début d'après-midi une légère brise salutaire de SO se lève enfin.

Vers 17:00, Patrice aperçoit droit devant le souffle d'une baleine. Il doit pousser la barre et laisser passer notre visiteur, un rorqual commun qui poursuit tranquillement son chemin.

Puis, le vent refuse en soirée et forcit un peu à 10-12 noeuds. Kergazou, au près-bon plein, va vite à 7 noeuds. BlueOne est là, 1/2 mille au vent. Au dîner, spaghetti ! A 22h, Patrice commence son premier carre jusqu'à Minuit. En bas, j'essaye de dormir. Pas facile. Au réveil, je prends le deuxième carre pour le reste de la nuit. Mais vers 3h, nous sommes assez proche de Porquerolles. Le phare est déja par notre travers. Patrice grimpe sur le pont, la tablette et la cartographie en main. Facile! Notre atterrissage au Cap des Mèdes est parfait. Nous ne sommes pas seuls. Jean-Louis sur Scheggia (Sunfast 3200) est à quelques mètres, d'autres ne sont pas loin non plus. Difficile de les identifier tous dans la nuit avec leur feux rouge et vert. Nous écoutons les passages successifs à la VHF. Le comité passe une nouvelle nuit blanche...

Minimax 2016

Vers 4h30, c'est notre tour, nous passons la marque de mi-parcours devant le port de Porquerolles. Kergazou est dans le peloton. Pitchi Poï (Rush régate), Petit Fugue (First 27.7), Pelican, Scheggia, nous précèdent de quelques minutes. BlueOne, Big Z (Pogo30) sont un poil derrière. Pal mal. Nous sommes dans le coup ! Au sud des îles du Grand Ribaud, c'est à nouveau la pétole. Kergazou s'extirpe lentement et tire des bords invraisemblables. Parfois au près, parfois... on ne sait pas!... Sans vent et avec du courant, c'est un peu n'importe quoi! Nous passons enfin la bouée cardinale "Jaune-Garde" vers 6:00 du matin. Le vent est léger au 240°. Nous tirons des bords au près. Puis, le soleil se lève au dessus de Porquerolles. Le spectacle est superbe.

Mais la fatigue et la lassitude se font sentir... D'après la météo le vent sera faible toute la journée. Nous décidons de tirer un grand bord au large pour essayer d'attraper le vent synoptique de SO, cap au 190°. BigZ, Petite Fugue et Pelican prennent la même décision. BlueOne, Scheggia tirent à Terre. Qui aura raison?

A environ 10 milles au large, je sens que le vent prend de la gauche. Super, tout se passe comme prévu! Kergazou vire de bord. Cap au 280°, en route directe vers Port-Camargue. Le vent continue à tourner dans le bon sens. En milieu de matinée, nous pouvons hisser le spi. Nous avançons à 3-4 noeuds. C'est tout bon.

Mais ça ne dure pas longtemps. Le calme nous guette. Que dis-je: la bulle, la calmasse, ...la pétole ... La pétole? pour les Suisses et en patois Savoyard, ça veut dire: petite crotte ou crotte de bique. C'est exactement ça toute l'après-midi. Rien, que dalle.... Notre motivation en prend un coup. En soirée, nous ne sommes qu'au large de Marseille.

Discussion avec Patrice: "Combien de temps ça va durer? "... " à mon avis toute la nuit "..."il reste encore 60 milles à couvrir"... " donc notre arrivée n'est plus possible avant demain matin... ou après-midi, et encore c'est pas sûr...". Quelques hésitations... et un dicton: "Quand t'en as marre de pédaler, achète un cyclomoteur". Enfin je ne sais pas si c'est un vrai dicton. Je viens de l'inventer... "Bon allez, ça suffit, on ne va pas passer un jour de plus à merdouiller dans la pétole... et Patrice démarre le moteur". A la VHF, nous annonçons "Comité, comité de Kergazou, à vous...", "...Ici comité, j'écoute...". "Ben voila...on abandonne... euh désolé, enfin merci à tous". Voila c'est terminé...

Bon, c'est pas bien grave. "Après tout, il n'y avait plus de plaisir, donc inutile d'insister". La dernière nuit sera fraiche et étoilée. Et sous les étoiles, les images de cette 25ème Minimax reviennent. Elles sont magnifiques.

Bravo à tous ceux qui ont baroudé pour terminer la deuxième manche et sont arrivés le samedi, BlueOne, Petite Fugue, Pelican, BigZ... La palme revient à Vitamine, le First 35s qui, après trois jours de vents faibles, a bravement terminé avec un coup de Tramontane dans le nez pour rallier Port Camargue!

Enfin, un grand merci aux organisateurs du SNGRPC, tous les accompagnateurs, amis dévoués et bénévoles. A l'année prochaine!

Pas triste la Minimax !

Pas triste la Minimax !

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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 12:13

Entrainement(s) course au large en équipage réduit avec le Centre d'Entrainement Méditerranée (CEM). La Grande Motte

Entrainements Transquadra avec le CEM, 2016
Entrainements Transquadra avec le CEM, 2016
  • Entrainement du 30/01/2016, embarquement avec Eric et Walden, Intervenant: Michel (Mike) Cohen Addet: Les départs de régates, manoeuvres, trajectoires, anticipation...https://youtu.be/HWiauc69XYw
Entrainements Transquadra avec le CEM, 2016
  • Entrainement du 16/01/2016, embarquement avec Bertrand et Matthieu, Intervenant: Christopher Pratt: Route - Réglages - Rangement. https://youtu.be/IP-42A1m3CM
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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 15:32
Minimax 2015

La Minimax 2015 s'achève et Kergazou POGO 8.50 s'est fait remarquer !

Au départ de Port Camargue, la journée est ventée. Un petit Mistral de 15-25 noeuds pousse la flotte rapidement au grand largue vers Porquerolles. Nous faisons 8 noeuds de moyenne sous spi pendant 10h, avec plusieurs surfs au delà de 12 noeuds, une pointe à 14,5 nd !

Vers 19h, devant le cap Sicié, avec 30 noeuds de vent et une houle courte de 2 mètres, nous tentons un empannage sous spi symétrique, et ça passe. Olé!

Nous tirons les bénéfices de nos entraînements d'hiver. Mais j'avoue avoir un peu serré les fesses sur ce coup là. Nos harnais étaient crochetés à la ligne de vie, on ne sait jamais... Peu nombreux sont ceux qui ont tentés la manoeuvre. Certains ont affalé avant d'empanner. D'autres ont explosé leur spi...

Comme pour saluer notre petit exploit, des dauphins nous rendent visite. Magique !

Minimax 2015

Nous continuons à surfer toute la soirée jusqu'au Grands Ribaud à Porquerolles. Nous passons la cardinale Jaune Garde à 12 noeuds, ce qui donne quelques sueurs froides au skipper car les rochers ne sont pas loin... Kergazou passe 7 ème en temps réel au pointage intermédiaire.

Après le Cap des Mèdes, malheureusement, nous nous enfermons sous le dévent de Porquerolles dans la nuit, et voyons les feux de nos adversaires défiler plus au nord. Kergazou joue à faire des demi-tours dans la calmasse, ce qui nous amuse un peu moins.

Après quelques heures de ce petit jeu, la brise revient avec l'aube, et nous continuons au près vers la Corse. En fin de matinée, une rotation à gauche nous permet de régler le bateau au bon plein. C'est là que le skipper sort sa voile favorite: le Gennaker! Nous fonçons dans le petit temps.

La pétole nous rattrape en soirée. Kergazou fait encore des ronds dans l'eau une bonne partie de la nuit... Mais sans rien lâcher, nous essayons de chopper les moindres souffles d'air. C'est assez fatiguant pour l'équipage et pour les voiles qui claquent souvent. A 3h du matin, une franche rotation à droite de 90° nous permet enfin de faire route vers les Sanguinaires. Le bonheur. Des méduses phosphorescentes brillent dans le sillage.

Au petit matin, surprise! regroupement général aux Sanguinaires. Tous nos adversaires sont là. Pause pétole et petit déjeuner pour tout le monde.

La brise thermique se lève à 10h30. Nous passons les Sanguinaires en hissant successivement nos trois spi pour trouver la meilleure allure!

Nous finissons hyper-concentrés par un bord de vent arrière dans la Baie d'Ajaccio jusqu'à la ligne d'arrivée, où le dévoué Denis, Président du comité de course, pointe les bateaux. Kergazou a repris 12 minutes à ses adversaires, Waldo et Ruru sur Itak et Marco Paulo le deuxième Pogo 8.50. Nous jubilons avant une sieste bien mérité.

Résultat de la 1ère manche: Kergazou est 3ème en temps compensé dans sa catégorie régate regroupant 10 bateaux, 13ème en temps réel sur 25 concurrents. Pas mal ! Kergazou est l'un des plus petits bateaux de la flotte.

.../...

Pause vidéo -->

Minimax 2015

A Ajaccio: repos, visites entre équipage, apéros, et... bonne ambiance.

Mercredi, c'est déja le retour. Kergazou prend un départ "canon" au bateau, si si je ne rigole pas ! Patrice a les mors au dents. Cap - vitesse !

Nous louvoyons dans une petite brise de nord force 2, très sympa, et nous voyons s'éloigner lentement les montagnes Corse. Le coucher de soleil est sublime. Dans l'horizon embrasé se découpe BigZ le POGO 30.

La brise reste faible mais soutenue toute la nuit. Avec notre arme favorite, nous allons vite.

Minimax 2015

A Porquerolles au petit matin, nous croyons être les premiers. Puis la brume se lève dans nos cerveaux et nous découvrons que nous confondons la pointe au sud de Port-Cros avec le cap de Mèdes. Zut, nous perdons un demi-mille sur Princesse Doudou, le Grand-Surprise, qui repasse devant nous. Ce demi-mille nous coutera cher...

Finalement nous virons la bouée de Porquerolles en 12ème position. Notre écart n'est que de 60-90 minutes avec les premiers. Et surtout, nous sommes toujours devant nos adversaires directs. Hélas, les deux 31.7 Blue One et Blue Note, un peu décrochés, ne sont pas dans la bagarre. Il y a juste ce fameux Marco Paulo qui nous colle aux baskets. Entre POGO 8.50 me direz-vous, c'est normal.

Toujours motivés, nous faisons un joli coup dans les adonnantes de la rade de Toulon, et nous rejoignons le groupe de tête. Mais la pétole encore, nous plante devant La Ciotat. Dans la nuit, nous essayons de tirer profit de tous les derniers souffles de la brise de terre. La fatigue se fait sentir aussi. Marre de cette pétole. Pendant mon care, un gros dauphin passe très près du bateau, et claque plusieurs fois sa nageoire caudale sur la surface de l'eau, content ou pas content?

Minimax 2015

Au petit matin, un petit vent de Sud-Est salutaire remplit à nouveau le spi, et nous permet de passer le golfe de Fos. Puis il bascule au Sud-Ouest devant le phare de Faraman en se renforçant progressivement jusqu'à force 4. Kergazou termine à fond les 30 derniers milles sous spi à 8-9 noeuds.

Marco - Paulo, inspiré ou chanceux, a bien tiré au large de la Camargue. Nous tentons un dernier coup entre la cardinale de l'Espiguette et la cardinale nord de Port Camargue en tirant au plus court, dans le vent arrière faiblissant. Nous croyons que ça va passer. Mais dans le clapot infernal provoqué par tous ces bateaux à moteur, l'étrave de kergazou plante souvent. Nos adversaires réussissent à couper la ligne d'arrivée 3 minutes avant nous.

Nous finissons 4ème en temps compensé et sommes à égalité de point au classement général avec les gabiers du Marco-Paulo, qui finalement empochent la 3ème place in extremis grâce à leur meilleure deuxième manche. Bravo à eux, et tant pis pour nous, ou tant mieux! car ça nous donne envie de revenir l'année prochaine!

Merci aux organisateurs et accompagnateurs du SNGRPC. Cette régate est à chaque fois un vrai plaisir.

Enfin cette année, le temps était très beau ! L'an passé, le Levant avait soufflé fort pendant trois jours...

La trace de Kergazou - Minimax 2015

La trace de Kergazou - Minimax 2015

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 13:24

Navigation par gros temps, Tramontane de force 7-8, et des surfs à 15 noeuds sur Kergazou POGO 8.50 pendant leTrophée Bernard Lacaze - les 100 milles de Port Camargue 2013.
Sailing in heavy weather, Tramontane force 7-8, and surfing at 15 knots on Kergazou POGO 8.50 for leTrophée Bernard Lacaze - 100 miles from Port Camargue 2013.

lien vers vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=nTCU_0a63Ic

 

100 milles dans la brise POGO 8.50
100 milles dans la brise POGO 8.50
100 milles dans la brise POGO 8.50
100 milles dans la brise POGO 8.50
100 milles dans la brise POGO 8.50
100 milles dans la brise POGO 8.50
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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 20:22

Images prises à bord de KERGAZOU, le POGO 8.50 de Patrice, lors de la régate du 24/02/2013 du Challenge de printemps organisé par le YCGM. -2°C dehors, vent N0 - 25-28 Nds.

 

Vidéo sur: http://www.youtube.com/watch?v=uFUr4IZRyfI&feature=youtu.be

 

 

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 17:00

IMG 0255 shortLa minimax est une course hauturière en duo organisée début juillet par la SNGRPC. A l'origine réservée aux 6m50, elle est maintenant ouverte à des bateaux jusqu'à 48 pieds. Depuis la baie d'Aigues Mortes jusqu'à la Corse en laissant Porquerolles à tribord, soit environ 250 Nm aller. Idem pour le retour.

Excellente ambiance entre participants, organisateurs et accompagnateurs. L'édition 2010 était une première pour moi. La deuxième fois pour Fred et son Sun Fast 32i. Des vents variables de 5 à 20 nd W-SW nous ont permis de rejoindre Ajaccio en 42 heures, soit 6 Nd de moyenne pour MELEKE1.

Le retour a été un peu plus compliqué...pétole !..."Patience captain"... "Résiste à la tentation de réveiller le diesel"... Encore petole... "Bon ça suffit".

 

150.jpgIMG_0332-short.jpg

Nous réussissons à nous extirper avec la brise de mer naissante le 3ème jour à midi , à 35 milles des côtes, avec nos deux spis façon big boy des années 70. Nous avons traversé à 2Nd de moyenne. La course est écourtée à Porquerolles par les organisateurs. Résultat: 9ème sur 26, ça valait bien le coup de patienter. Encore faut il se dépêcher de rentrer à Port-Camargue, car lundi c'est boulot !

 

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 20:08

quadrasolo-2009-158.jpg

Vingt-sept solitaires et trente-quatre duos se sont affrontés fin aôut 2009 entre rade de Marseille et iles de Porquerolles. Superbe épreuve organisée par La Société Nautique de Marseille.

Que des quadragénères ou plus. Une régate de vieux quoi ! Mais non, cette régate est d'un très bon niveau en catégorie HN. Six manches courues dont une de nuit. Nous étions tous bien fatigués en fin de semaine.

- Vainqueur en solitaire: Andre Morante, CN marine Toulon, sur First 31.7.

- Vainqueurs en duo: Christophe Peteto et Jean Gonon, YC Six Fours, sur Sun Fast 3200.

Quant à nous, nous terminons 25ème! Bon, c'était une première pour Fred et moi sur MELEKE1. Nous avons la satisfaction d'avoir bien couru, notamment lors d'une belle manche dans la brise à Sanary où nous terminons 15ème.

 

 IMG_4734.jpgquadrasolo-2009-163.jpg

 

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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 19:08

Jemanja équipageLa course croisière de l'EDHEC se déroule tous les ans au mois d'avril, le plus souvent à LA ROCHELLE. Organisée par les étudiants de l'école éponyme, elle offre une occasion unique aux étudiants des écoles supérieures et universités de régater sur des voiliers habitables plus ou mois affutés. L'aventure commence par la recherche de sponsors, la préparation du bateau, la communication, la constitution d'une équipe, et accessoirement l'entrainement de l'équipage.

En 1986, je suis à l'origine de la participation de l'ENIB (Ecole Nationale d'Ingénieurs de Brest), bien aidé par quelques copains et des copines toutes passionnées de voile...

Pas de problème pour les entrainements. Tous les samedi au port du Moulin Blanc, nous ferraillons en dériveur ou en planche à voile. 

Question budget, c'est plus difficile.  En filière scientifique nous sommes formatés aux mathématiques et technologies obscures plutôt qu'aux subtilités des finances et du management promotionnel d'un projet.

Heureusement, nous décrochons la confiance de quelques commerçants et du journal quotidien "Le télégramme de Brest". Enfin, une subvention de dernière minute accordée par le Directeur de l'école sauve notre participation. Nous allons partir ! L'équipe navigante est euphorique. L'équipe logistique l'est tout autant.

Notre bateau est parfait. C'est un sloop prototype de13m, nommé "Iemanja", flambant neuf, dessiné par François Lucas (architecte de renom), des voiles neuves, etc. Jean-Pierre Bouzeloc, son propriétaire constructeur, est breton, sympathique et pragmatique!. Le chèque est remis.

Notre équipage est constitué de sept étudiants et de deux marins expérimentés, Jean-Pierre et Michel Bothuon. Michel est malheureusement disparu aujourd'hui. Il a été plusieurs fois tour-du-mondiste avec Olivier de Kersauson notamment.

Tout commence par un convoyage musclé avec un vent de noroit de force 6 et une mer formée de Brest à La Rochelle. La nuit est mouvementée. Elle nous donne une note bien salée...et quelques noeuds à l'estomac. Mais nous sommes maintenant amarinés. 

L'accueil à la Rochelle est festif. 350 bateaux, 2000 étudiants et étudiantes ! Les régates vont rythmer toute la semaine avec de multiples anecdotes, des bonnes et mauvaises manoeuvres, de belles images plein la tête. Une longue course est organisée entre La Rochelle et les Sables d'Olonne. Nous marchons bien. Mais la victoire sera rejouée dans un bistrot au fond du Port Olona.

bouzeloc.jpgAu retour à La Rochelle, nous finissons la semaine brillamment en gagnant quelques régates. Mais nous  déchirons le grand spi pendant l'avant-dernière manche.

Iemanja, la Déesse afro-brésilienne de la mer, termine finalement 2ème de sa classe. Bon, nous sommes quand même très heureux. La remise des prix est bruyante et se termine par quelques baignades dans le port à 2h du matin...

Michel et deux équipiers débarquent, comme prévu. Puis, c'est le retour vers la Bretagne par vent de nord-ouest musclé, encore. Mais cette fois nous devons remonter au près, face à la mer.

C'est une autre paire de manche. Le retour sera marqué par une 'très' grosse frayeur à l'approche de la Pointe du Raz...Je vais vous raconter ça !

 

Toute la nuit, le bateau tape dans une mer hachée. il est 4h30 du matin. Nous venons de passer le passage du raz de Sein. Nous naviguons babord amure, deux ris dans la grand-voile et foc de route. Le vent souffle fort entre 7 et 8. Jean Pierre barre. Je suis à côté de lui, à moitié endormi...Il fait froid. Le reste de l'équipage dort dans la cabine. Le bateau file à 6 -7 noeuds dans la nuit.

Soudain, je vois passer une énorme masse noire à quelques mètres du bateau. Je hurle: " ROCHER A GAUCHE !" Jean-Pierre tire la barre instinctivement.

"Sic...c'était quoi ça? "... "où sommes nous?"... C'est bizarre, on dirait que ça sent le varech..?

L'aube arrive peu à peu. Nous commençons à apercevoir des rochers partout autour de nous ! les vagues déferlent au loin.  Nous comprenons maintenant. Aie! Aie! Aie!

"Quels cons!" Nous sommes au milieu de la chaussée de Sein! Comment a t'on fait ça?

"Affalez toutes les voiles!", "Mettez le moteur!", "demi-tour!", "Regardez partout!", "Attention devant et dessous!".

Jean-Pierre dicte les ordres avec précision. Yann se poste dans la descente, garde les yeux rivés sur le sondeur et gueule la hauteur d'eau sous la quille toutes les dix secondes: "4 mètres"... "3 mètres"... "2 mètres et demi".  "Ca va mal finir". Nous serrons les fesses. L'équipage est ivre de fatigue. Les nerfs lâchent chez certains.

Je suis persuadé que Iemanja va finir par talonner sur les rochers. Combien de secondes encore?

Miraculeusement, l'histoire se termine bien. Je ne sais comment, nous réussissons à nous faufiler entre les rochers et nous ressortons du piège de Sein.

De nouveau en pleine mer, le vent de Nord-Ouest est toujours fort. Nous remettons de la toile et partons vent arrière, pleine balle, nous réfugier à Audierne.

Et voila ! c'était l'histoire de l'équipage qui n'avait pas bien lu ni la carte SHOM, ni le livre des feux. L'histoire d'un capitaine trop confiant. L'histoire de l'équipier trop timide, qui au cours de la nuit  avait bien senti que quelque chose clochait dans le comptage des éclats blancs de la Vieille, mais n'a rien osé dire... Ha oui, j'oubliais...le GPS n'était pas encore inventé !

Nous resterons à Audierne quatre jours, alternant restau, bistrot, dodo, et attendrons le retour du beau temps pour repartir à Brest.

Le vent se calme enfin. Nous appareillons en équipage réduit pour repasser la pointe du Raz, de jour cette fois. Au passage, nous saluerons bien bas la Vieille avec un large sourire. Avec ça, je rate la rentrée des classes de deux jours...

Enfin, quelques anciens tomberont peut être sur ce récit et se rappeleront cette aventure, dont on avait reparlé des semaines durant, pour certains pas très fiers. Je les embrasse.

 

PS: J'ai retrouvé des traces de Iemanja sur internet, et surtout, J'ai été contacté par M. Etienne Raboin qui a gentiment corrigé mon post scriptum en m'expliquant une partie de sa longue histoire:

 

extrait:  "...Nous sommes allés en Norvège, aux Marquises...au Cap Horn (*) La photo que j' ai prise l'a été en Patagonie... au Brésil... et je connaissais très bien Mich' Bot, ...créé l'association "passeurs de rêves dans la réalité du monde", et fait environ 80.000 milles avec Iemenja "...

... ça ne m'étonne pas que vous ayez pris votre pied sur Iemanja "

 

 

Sur Internet, on peut trouver quelques articles, notamment celui du Télégramme du 24 Août 2002, et apprécier comment Etienne Raboin, Katell Quidelleur et leur fils Thibault ont donné une dimension supplémentaire à leur magnifique voyage en le partageant avec des personnes handicapées.

 

 

 

(*) Photo de Iémanja prise en Patagonie

(*) Photo de Iémanja prise en Patagonie

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  • francois-sailing34
  • J'ai  découvert le dériveur à 9 ans en 1972 ! au CVM (Martigues). Régates en Mini, 420, Europe, Laser, Planche. En 1984-88 j'ai rejoint les Crocos de L'Elorn à Brest. Aujourd'hui, je partage ma passion avec le YCGM en baie d'Aigues-Mortes sur des bateaux de 25 à 50 pieds et en croisière.
  • J'ai découvert le dériveur à 9 ans en 1972 ! au CVM (Martigues). Régates en Mini, 420, Europe, Laser, Planche. En 1984-88 j'ai rejoint les Crocos de L'Elorn à Brest. Aujourd'hui, je partage ma passion avec le YCGM en baie d'Aigues-Mortes sur des bateaux de 25 à 50 pieds et en croisière.